Trump et ses 141 décrets en 100 jours : le cow-boy de la Maison-Blanche reprend les rênes avec son stylo magique et personne pour l’arrêter

« Je vais gouverner par décret. Ça ira plus vite. » – Donald Trump, probablement.

Donald Trump est de retour, et avec lui, une passion renouvelée pour un petit objet fétiche : le stylo présidentiel. En 100 jours à peine, il a signé 141 décrets exécutifs.(source : Le nouvel Obs) Oui, un toutes les 17 heures, soit plus que n’importe quel autre président dans l’histoire américaine moderne. On pensait avoir tout vu en 2016. Spoiler : non. Le film a une suite. Et elle est plus autoritaire, plus rapide, et avec encore moins de contradicteurs.

Car cette fois-ci, l’ex-président redevenu président est entouré d’alliés disciplinés et loyaux, au Congrès comme à la Cour suprême. Finie la résistance molle de certains Républicains. Finis les check and balances qu’on enseignait jadis dans les universités. Place à la verticale du pouvoir version Trump.

L’ultra-puissance du décret présidentiel : quand la démocratie devient une formalit

Un décret présidentiel, c’est un peu comme un texto divin : pas besoin de vote, pas besoin de débat, pas besoin d’attendre. C’est signé, c’est fait. Et Trump en a fait son arme politique de prédilection, un « executive order » par-ci pour bloquer l’immigration, un autre par-là pour annuler des régulations environnementales. Même l’avortement, les règles sur les minorités ou les droits LGBTQ+ passent sous sa plume.

Et à ceux qui crient à la dictature, Trump répond probablement dans sa tête : « La dictature ? Non. Juste un peu d’ordre. Mon ordre. »

Une majorité républicaine au Congrès : le boulevard législatif

La clé de ce blitz législatif tient dans une équation simple : Présidence + Chambre + Sénat + Cour suprême conservatrice = autoroute sans péage pour Trump. Même les juges qu’il a lui-même nommés semblent maintenant valider tout ce qui sort de son bureau ovale.

Quand la presse ose parler de dérive autoritaire, ses partisans, eux, crient à l’efficacité retrouvée. Le slogan de 2020, Make America Great Again, s’est transformé en Make America Obey Again.

Et l’opposition dans tout ça ? Une ombre portée

Les Démocrates ? Éparpillés façon puzzle. Joe Biden ? Une parenthèse oubliée. Les médias ? Taxés de « Fake news » dès qu’ils osent lever un sourcil. Et la rue ? Elle crie, elle manifeste, mais elle n’a plus le mégaphone. Trump a réussi à concentrer le pouvoir comme aucun président moderne.

Selon le politologue Jonathan Laurence, interrogé par Le Nouvel Obs, « il détient toutes les rênes du pouvoir, et il sera difficile à arrêter ». Traduction : il est devenu le shérif, le juge et le bourreau, dans un système censé justement éviter cela.

Le précédent historique : un tournant pour l’Occident ?

Ce n’est pas seulement l’Amérique qui vacille. C’est le modèle démocratique occidental tout entier. Quand la première puissance mondiale montre que l’on peut gouverner seul avec des décrets, que reste-t-il aux autres ? Une boîte à outils pour futurs autocrates européens ?

Macron peut-il en rêver la nuit ? Peut-être. Mais Trump, lui, le vit déjà en plein jour.

Conclusion : Quand Trump gouverne, c’est l’État de droit qui boit la tasse

Ce retour en fanfare du trumpisme, dopé aux décrets présidentiels, transforme la Maison-Blanche en salle de commandement où les institutions sont des figurants. Si l’Amérique bascule vers un autoritarisme assumé, ce n’est pas faute d’avoir été prévenus, mais faute d’avoir su résister.

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