Tandis que le gouvernement tente une énième opération de prestidigitation démocratique en introduisant la proportionnelle, Bruno Retailleau menace de claquer la porte. Le grand débat du 3 juin 2025 ? Faut-il fracturer un peu plus l’Assemblée pour mieux représenter un peuple qu’on n’écoute déjà plus ?
Il en fallait peu pour rallumer la mèche au cœur de la majorité présidentielle : un mot. Proportionnelle. Ce mot doux aux oreilles de François Bayrou et amer comme de la chicorée tiède pour Bruno Retailleau. Et voilà que le ministre de l’Intérieur menace de démissionner. Pas pour une affaire d’État, non. Pour une réforme électorale.
🎩 Car oui, en France, quand on ne sait plus comment gouverner, on réforme le mode d’élection. C’est plus simple que de réformer le pays.
Retailleau : « Avec cette réforme, je pars ! »
Bruno Retailleau l’a dit clairement ce 3 juin 2025 : s’il faut imposer la proportionnelle aux législatives, ce sera sans lui. À croire que la perspective de voir des députés LFI et RN cohabiter paisiblement en commission le réveille en sueur chaque nuit.
François Bayrou, lui, défend une belle idée de la représentation : refléter la diversité des opinions. Une ambition noble, certes, mais dans une chambre déjà peuplée de clones godillots et d’absents chroniques, l’intention prête surtout à sourire.
Le petit théâtre de la Ve République en représentation
L’arrière-cuisine de cette querelle est pourtant bien plus révélatrice : le pouvoir central cherche désespérément à rester audible dans un pays qui ne croit plus en sa parole. En misant sur une dose de proportionnelle, Macron espère calmer les critiques et donner l’illusion d’un gouvernement à l’écoute.
Sauf que voilà, plus on ajoute de voix discordantes dans une cacophonie, moins on comprend la partition. Et dans l’hémicycle, la musique pourrait bien tourner au free jazz institutionnel.
Un parfum de crise politique… ou de comédie ?
Alors que le Président peine déjà à maintenir l’équilibre entre centre-droit, centre-centre et centre-gauche (le tout sur un pied), cette nouvelle tension met à mal ce qu’il reste de cohésion. Retailleau, figure de la droite classique, ferait un départ retentissant, laissant Bayrou face à lui-même et à son rêve de démocratie apaisée.
Mais rassurez-vous : le gouvernement, lui, reste déterminé. À faire semblant de réformer. À sauver les apparences. À repousser l’échéance jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’une énième commission pour « réfléchir à l’avenir de la démocratie représentative ».
FAQ :
Q : Pourquoi la proportionnelle est-elle controversée en France ?
R : La proportionnelle est perçue par certains comme un moyen de mieux représenter la diversité politique, tandis que d’autres craignent qu’elle ne mène à une instabilité gouvernementale accrue.
Q : Quels sont les arguments de Bruno Retailleau contre la proportionnelle ?
R : Retailleau estime que la proportionnelle pourrait fragmenter davantage le paysage politique et rendre la formation de majorités stables plus difficile.
Q : Comment cette situation pourrait-elle affecter le gouvernement actuel ?
R : Si Retailleau démissionne, cela pourrait affaiblir la coalition au pouvoir et compliquer la mise en œuvre des réformes prévues par le président Macron.