Patrimoine XXL, économies microscopiques : quand Éric Lombard demande aux Français de “faire un effort”… depuis son yacht à 140 000 €

C’est une maxime bien connue : « Faites ce que je dis, pas ce que je fais ». Mais en matière de finances publiques, certains poussent l’art de l’ironie jusqu’à l’indécence fiscale. Éric Lombard, ministre de l’Économie du gouvernement Bayrou, en est le plus éclatant (et le plus décoré) exemple. Avec un patrimoine estimé à 21 millions d’euros, l’ancien banquier devenu gestionnaire des « efforts collectifs » exige 40 milliards d’euros d’économies… de la part des autres, évidemment.

Le roi de la rigueur… en pantoufles de soie

Ancien de BNP Paribas, ex-patron de la Caisse des Dépôts, Éric Lombard sait manier les chiffres – surtout quand il s’agit des siens. La Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) a récemment publié sa déclaration de patrimoine : maison à Paris à 6 millions d’euros (plus 400 000 euros de travaux, quand même), résidence bretonne de 410 m², assurances-vie à 1,7 million, société familiale valorisée à 6,8 millions, un voilier à 140 000 euros et un piano à queue à 45 000 euros, au cas où Chopin viendrait jouer l’air des hausses d’impôts. (source : Le Figaro et La Dépèche)

Le tout saupoudré d’une collection d’art à plus de 600 000 euros, pour méditer sur l’austérité avec esthétisme. (source : BFMTV)

Et pendant ce temps-là ? Le même homme annonce, sans trembler du portefeuille, qu’«un effort sera demandé à tous les Français sans exception » (27 mai 2025, déclaration publique). (source : Capital) Un effort « essentiellement d’économies », soit un habile euphémisme pour dire : “les coupes, c’est pour vous”.

“Justice fiscale” : mode d’emploi ministériel

Le plus ironique ? Le gouvernement justifie cette saignée par une noble cause : ramener le déficit public à 4,6 % du PIB d’ici 2026. Une ambition qui, sur le papier, a de quoi rassurer Bruxelles. Sauf que la méthode choisie a un parfum d’injustice sociale : le poids des efforts repose toujours sur les mêmes, ceux qui n’ont ni yacht, ni villa parisienne, ni holding familiale.

Au moment même où Éric Lombard brandit la menace d’une hausse généralisée des impôts, il devient évident que les économies ne passeront pas par une fiscalité plus progressive ou une contribution des plus fortunés. Et pour cause : il est juge et partie.

Analyse Politicothon : quand la confiance s’effondre

Ce nouvel épisode de “la rigueur pour les autres” révèle une fracture politique majeure : l’écart abyssal entre les élites dirigeantes et le quotidien des citoyens. Si le discours technocratique continue à masquer l’absence de justice fiscale réelle, les conséquences pourraient être explosives :

  • Perte de légitimité politique : quand celui qui exige l’effort est millionnaire, la pédagogie économique devient inaudible.
  • Montée des populismes : à force de mépris social, les urnes pourraient sanctionner plus vite que les marchés.
  • Méfiance fiscale : pourquoi déclarer ses revenus, payer ses impôts, faire des sacrifices… si les gouvernants vivent hors-sol ?

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*