Emmanuel Macron envisagerait une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale dès l’automne 2025. Une manœuvre politique risquée, à peine un an après avoir déjà provoqué des législatives anticipées. Un geste qui sent moins le sursaut démocratique que le baroud d’honneur.
« Quand on ne peut plus gouverner, on refait les règles. » C’est un peu la devise qui semble s’inviter à l’Élysée ces derniers jours. Selon Bloomberg, toujours bien renseigné sur les petites ambitions de palais, Emmanuel Macron envisagerait une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale à l’automne 2025. Oui, encore.
Le président, qui semble décidément préférer les matchs retour aux compromis parlementaires, s’appuierait sur une remontée de sa popularité, savamment entretenue par un come-back diplomatique soigneusement chorégraphié. Le 17 avril dernier, il recevait dans son bureau toute la crème sécuritaire euro-atlantique : Ukraine, Royaume-Uni, États-Unis, Allemagne… De quoi faire briller le costume de chef de guerre éclairé. Et surtout, de quoi faire oublier une majorité introuvable à l’Assemblée.
Une dissolution d’ego plus que de crise ?
Officiellement, rien n’est encore acté. Mais officieusement, à l’Élysée, on sait manier l’art de la fuite maîtrisée : « rien n’est exclu » – comprenez « tout est sur la table ». En réalité, l’équation est simple : Macron ne peut plus gouverner sereinement, coincé entre des oppositions irréconciliables et des alliances bancales. Dissoudre ? Ce serait reprendre la main, ou faire croire qu’on la tient encore.
Mais attention, jouer aux dés avec la Ve République, c’est aussi risquer de finir en dehors du plateau. Car si la dissolution tourne au fiasco électoral, la cohabitation pourrait devenir réalité, et avec elle, l’enterrement de tout agenda réformateur présidentiel jusqu’en 2027.
Une stratégie qui rappelle 2022… ou 1997 ?
Petit rappel historique : en 1997, Jacques Chirac avait dissous dans un moment de clairvoyance mal calibrée. Résultat ? Cinq ans de cohabitation avec Lionel Jospin. Macron serait-il tenté de rejouer le même scénario, en pariant que cette fois, le peuple votera « mieux » ? Ou pense-t-il vraiment que le contexte international lui garantit une majorité ? Ce serait oublier que les Français ont cette étrange manie de ne jamais voter comme on l’espère quand on les force à retourner aux urnes.
Entre panique stratégique et calcul cynique
En coulisse, certains parlent d’une fuite en avant, d’un pari dangereux pour éviter l’enlisement parlementaire. D’autres y voient un coup de poker machiavélique pour tendre un piège aux oppositions, les forçant à s’unir ou à s’écrouler. Quoi qu’il en soit, l’idée d’un retour aux urnes semble bien dans l’air.
Et pendant ce temps-là, les Français ? Ils regardent, perplexes, un président qui préfère rejouer les règles plutôt que de composer avec le réel. Comme si l’usure du pouvoir ne se soignait plus à coups de réformes, mais de dissolutions express.
Foire aux questions (FAQ)
🔹 Pourquoi Macron songerait-il à une nouvelle dissolution ?
Parce que sa majorité relative l’empêche de faire passer ses lois, et que le retour de sa cote de popularité pourrait lui offrir un meilleur rapport de forces.
🔹 Est-ce constitutionnel de dissoudre deux fois en peu de temps ?
Oui, la Constitution le permet, à condition d’attendre un an entre deux dissolutions. La dernière date remontant à 2024, l’automne 2025 serait techniquement envisageable.
🔹 Que risquerait Macron ?
Un effet boomerang : si les Français sanctionnent cette stratégie, il pourrait perdre toute marge de manœuvre politique jusqu’en 2027.