L’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) est-elle une institution bienveillante ou une machine à dilapider l’argent public ? C’est la grande question qui anime les débats à Washington, alors que Donald Trump envisage de supprimer l’USAID. Entre accusations de mauvaise gestion, controverses budgétaires et implications géopolitiques, quelles seraient les conséquences de cette décision ?
Un budget aux dépenses discutables
Depuis sa création en 1961, l’USAID a pour mission d’apporter une aide humanitaire et de favoriser le développement économique dans le monde. Mais certaines de ses dépenses récentes posent question. Parmi les projets financés :
- 1,5 million de dollars pour l’inclusion des personnes LGBT sur le lieu de travail en Serbie,
- 2,5 millions pour des bornes de recharge au Vietnam,
- 6 millions pour promouvoir le tourisme en Égypte.
Autant dire que le budget de l’USAID sert à des initiatives diversifiées et parfois éloignées des intérêts directs des contribuables américainss (source : AP News).
Les critiques fusent du côté des républicains, qui dénoncent une gestion inefficace et un manque total de contrôle. Le sénateur Joni Ernst parle même de « sabotage délibéré de la surveillance du Congrès ». Parmi les dépenses controversées :
- 1 million de dollars pour le laboratoire de Wuhan,
- 9 millions d’aide soupçonnés d’avoir bénéficié à des groupes terroristes,
- Plusieurs millions pour des cours de poterie au Maroc ou encore un projet « Sesame Street » en Irak.
Certains y voient une série de dépenses excentriques qui justifieraient la remise en question de l’agence (source : New York Post).
USAID : un enjeu géopolitique majeur
L’USAID est bien plus qu’un programme humanitaire : c’est un outil de diplomatie et d’influence. Son financement permet aux États-Unis d’exercer une présence stratégique en Afrique, en Asie et en Amérique latine. Mais si l’USAID disparaît, un vide pourrait être exploité par la Chine et la Russie.
La Chine, par exemple, investit massivement dans des infrastructures et des programmes d’aide via son initiative « Belt and Road ». En 2018, elle a investi neuf fois plus en Europe qu’aux États-Unis, consolidant son influence économique et politique (source : IRIS-france).
Soft power en danger ?
La suppression de l’USAID pourrait affaiblir considérablement le « soft power » américain. Ce concept, théorisé par Joseph Nye, désigne la capacité d’un pays à influencer sans recourir à la force militaire (hard power), mais par la culture, l’économie et la diplomatie.
Selon le Council on Foreign Relations, l’USAID est essentielle pour maintenir l’influence des États-Unis dans le monde. Sa disparition pourrait exacerber les crises migratoires et favoriser l’émergence de conflits locaux, créant un terrain fertile pour les ingérences étrangères (Council on Foreign Relations).
Comparaison budgétaire et impact économique
Pour mieux comprendre l’ampleur de cette décision, comparons les budgets :
- USAID en 2023 : 43,4 milliards de dollars,
- Département de la Défense : 740 milliards de dollars (soit 17 fois plus).
Bien que critiquée, l’USAID ne représente même pas 1 % du budget fédéral américain. (source : New york Post)
Les arguments des défenseurs de l’USAID
Les partisans de l’agence soulignent son rôle clé dans la stabilisation de nombreux pays fragiles. À titre d’exemple :
- Le programme PEPFAR a investi 110 milliards de dollars depuis sa création, sauvant 27 millions de vies dans plus de 50 pays (Epoch Times).
Ces initiatives ont contribué à réduire la pauvreté et à promouvoir la démocratie, des objectifs qui pourraient être compromis si l’agence disparaît.
Une fermeture imminente ?
L’administration Trump reste déterminée à réduire drastiquement l’influence de l’USAID, quitte à supprimer complètement l’agence. Cette suppression faisait partie des 78 décrets signés par Donald Trump le jour de son investiture, incluant une pause de 90 jours sur l’aide au développement international afin de mener une revue approfondie.
En attendant, les employés de l’agence et leurs familles vivent dans une incertitude totale. Entre départs précipités, scolarisation des enfants interrompue et contrats déchirés, le chaos règne. Un scénario presque digne d’une opération humanitaire d’urgence… à ceci près que cette fois, c’est l’USAID qui est en péril.
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FAQ – Tout savoir sur la suppression de l’USAID
Pourquoi Trump veut-il supprimer l’USAID ?
📌 Trump accuse l’USAID de gaspiller l’argent public et de financer des projets inutiles à l’étranger.
Quels sont les risques de la suppression de l’USAID ?
📌 La fin de l’agence pourrait affaiblir l’influence américaine et laisser la place à la Chine et à la Russie.
L’USAID représente-t-elle une part importante du budget fédéral ?
📌 Non, avec 43,4 milliards de dollars, son budget est inférieur à 1 % du budget total des États-Unis
Réforme budgétaire nécessaire ou coup dur pour l’influence américaine ?
Qu’on soutienne ou non la décision de Trump, une chose est sûre : ce débat dépasse largement les seules frontières américaines. L’avenir de l’USAID pourrait redéfinir les rapports de force mondiaux et marquer un tournant décisif dans la politique étrangère des États-Unis.
Et pendant ce temps, à Pékin et Moscou, certains doivent déjà préparer leur plan d’expansion…