Crise diplomatique : l’Algérie rejette l’ultimatum de Bayrou sur les accords de 1968

Les tensions entre Paris et Alger montent encore d’un cran. Après l’ultimatum lancé par François Bayrou exigeant une renégociation des accords de 1968 sous six semaines, l’Algérie a sèchement rejeté cette pression. Ce jeudi 27 février, le ministère des Affaires étrangères algérien a déclaré refuser « catégoriquement les ultimatums et les menaces » venant de la France. (source : BFMTV)

Un camouflet diplomatique qui met en doute la crédibilité du Premier ministre et complique encore un peu plus les relations déjà fragiles entre les deux pays.

Bayrou hausse le ton, Alger claque la porte

Tout a commencé mercredi, lorsque François Bayrou, après un comité interministériel sur l’immigration, a annoncé que les accords de 1968 devaient être renégociés sous six semaines, sous peine d’être dénoncés unilatéralement par la France.

« S’il n’y avait pas de réponse au bout du chemin, il n’y a pas de doute que c’est la dénonciation des accords qui serait la seule issue possible. Ce n’est pas celle que nous souhaitons. »

Un avertissement qui n’a visiblement pas impressionné Alger, qui a répondu par un refus catégorique de cette pression jugée inacceptable.

Dans un communiqué officiel, le ministère algérien des Affaires étrangères a tenu à préciser que l’Algérie « rejette catégoriquement les ultimatums et les menaces », soulignant ainsi son refus de céder aux exigences françaises.

Un contexte explosif : entre immigration et crise diplomatique

Si le gouvernement français a décidé de remettre sur la table les accords de 1968, ce n’est pas un hasard. Cette annonce intervient dans un climat tendu, marqué par plusieurs tensions entre Paris et Alger :

  • Attaque de Mulhouse : L’ultimatum de Bayrou arrive quatre jours après une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien sous OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français). Un drame qui a ravivé le débat sur la gestion des expulsions.
  • Crise sur le Sahara occidental : Au même moment, l’Algérie a suspendu ses relations avec le Sénat français, en réponse à la visite de Gérard Larcher au Sahara occidental, territoire revendiqué par le Maroc et soutenu par Alger.
  • Une politique migratoire sous pression : L’exécutif français cherche à montrer une posture plus ferme sur l’immigration, notamment en mettant en cause les accords de 1968, qui facilitent les conditions d’entrée et de séjour des Algériens en France.

Une escalade sans issue ?

Avec ce refus net, l’Algérie semble ne pas vouloir céder à la pression française. Mais la vraie question est : jusqu’où ira Paris ?

🔸 Bayrou passera-t-il vraiment à l’acte en dénonçant ces accords ?
🔸 Ou s’agit-il d’un simple coup de communication pour rassurer l’opinion publique après l’attaque de Mulhouse ?

En menaçant de remettre en cause un texte clé des relations franco-algériennes, François Bayrou prend un risque politique majeur. D’un côté, s’il ne va pas au bout de sa menace, il perd toute crédibilité. De l’autre, une dénonciation des accords pourrait provoquer une crise diplomatique et économique avec un partenaire stratégique.

Une chose est sûre : le bras de fer est engagé, et personne ne semble prêt à céder.

La France ira-t-elle jusqu’au bout de sa menace, ou Bayrou finira-t-il par reculer ? Réponse dans six semaines.

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