Bayrou lance une “Banque de la démocratie” pour financer les partis politiques

François Bayrou a annoncé le 14 janvier 2025 la création d’une Banque de la Démocratie, un organisme chargé de financer les partis politiques et leurs campagnes électorales. L’objectif affiché ? Garantir leur indépendance face aux méchantes banques privées et leurs vilains taux d’intérêt.

Derrière cette noble intention, une réalité saute aux yeux : les finances des partis politiques sont exsangues. L’État, toujours prompt à créer de nouvelles institutions inutiles, a donc décidé d’ouvrir un guichet spécial pour sauver ses propres poulains… avec l’argent du contribuable, évidemment.

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Une banque publique pour sauver les comptes… des partis politiques

Les formations politiques françaises sont bien connues pour leur gestion budgétaire exemplaire (demandez donc à La France insoumise, aux Républicains ou au PS, paix à son âme). Qui de mieux que l’État français, champion olympique du déficit, pour leur donner des cours de comptabilité ?

L’annonce de Bayrou a dû provoquer un sacré embouteillage au guichet imaginaire de cette banque providentielle. Jean-Luc Mélenchon demandant un prêt à taux zéro pour rebaptiser son parti « La République en bénéfices non imposés », pendant que Les Républicains tentent de négocier un échelonnement de leurs dettes abyssales. Le Rassemblement National, lui, jubile : plus besoin d’emprunter aux banques russes, c’est désormais le contribuable français qui assurera la trésorerie !

Une banque contrôlée… par ceux qui en profitent

Le plus beau dans cette histoire ? Cette banque ne sera pas sous la tutelle d’un organisme indépendant, mais placée sous le contrôle du Parlement. Autrement dit, ce sont les députés eux-mêmes qui fixeront les conditions de financement de leurs propres partis.

Conflit d’intérêts ? Jamais de la vie ! Juste un léger manque de discernement démocratique.

Les optimistes y verront un moyen de renforcer la transparence. Les cyniques (c’est-à-dire tout le monde) savent très bien que cette machine à cash public servira surtout à maintenir artificiellement en vie des formations politiques qui devraient disparaître d’elles-mêmes, faute de soutien populaire.

Bayrou, grand argentier de la démocratie

L’ironie atteint des sommets lorsque l’on se rappelle que François Bayrou a lui-même été mis en examen en 2019 pour complicité de détournement de fonds publics dans l’affaire des assistants parlementaires du MoDem.

Petit rappel des faits : on lui reprochait d’avoir utilisé des fonds européens pour rémunérer des assistants… qui travaillaient en réalité pour son parti. Ce scandale lui avait coûté son poste de ministre de la Justice, après un mois seulement en fonction.

🔗 Site Le monde François Bayrou mis en examen dans l’affaire des assistants parlementaires du MoDem

Mais visiblement, cela ne l’empêche pas aujourd’hui de vouloir moraliser le financement des partis… en leur créant une banque publique. Une pirouette politique de haute voltige.

Quand l’État joue à la banque avec votre argent

Derrière cette belle idée de « démocratie financée », il y a une réalité bien plus brutale : le citoyen français va désormais payer directement les tracts, meetings et spots télévisés de candidats qu’il ne supporte pas.

Vous êtes Insoumis ? Félicitations, vous allez subventionner Reconquête !. Vous votez Renaissance ? Bravo, votre argent financera les affiches de Philippe Poutou.

Nous sommes désormais tous actionnaires involontaires de la démocratie à crédit.

Et si on poussait l’idée encore plus loin ?

Si cette banque publique voit le jour, on peut imaginer d’autres innovations financières du gouvernement :

  • Le Livret A de la Révolution : 3 % garantis si vous adhérez à un parti !
  • L’assurance chômage spéciale députés battus : pour survivre jusqu’à la prochaine élection.
  • Le crédit revolving de la Ve République : reportable à l’infini, mais seulement si vous êtes réélu.

Après tout, quand la démocratie est en crise, pourquoi ne pas simplement l’acheter à crédit ?

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