Ah, Elisabeth Borne, notre technocrate nationale, qui redéfinit l’art de la politique à la française. En déclarant avec aplomb :
« Je ne crois pas qu’on attende d’un ministre qu’il soit un spécialiste de ses sujets. »
Elle a signé un chef-d’œuvre de communication politique. Une phrase qui, avouons-le, mériterait une place de choix dans le manuel des maladresses gouvernementales.
Compétence ou simple gestion des apparences ?
Imaginez un instant : un pilote d’avion annonçant fièrement à ses passagers :
« Je ne crois pas qu’on attende de moi que je sache piloter. »
Ou encore un chirurgien lançant en pleine opération :
« Les bistouris, c’est surfait, non ? »
Dans d’autres domaines, une telle déclaration provoquerait un tollé. Pourtant, en politique, elle semble être acceptée avec une relative indifférence. Faut-il en conclure que la compétence n’est plus un critère essentiel dans la gestion des affaires publiques ?
Elisabeth Borne, ministre de l’Éducation qui minimise l’expertise ?
Cette déclaration soulève des questions sur la nécessité d’une expertise dans les hautes fonctions de l’État. Un ministre de l’Éducation qui relativise l’importance de la spécialisation dans son domaine interpelle sur les attentes envers ceux qui gouvernent.
Si un professeur de mathématiques décidait que « l’important, c’est de ressentir les chiffres », cela ne manquerait pas d’inquiéter. Alors pourquoi en irait-il autrement pour un ministre chargé d’un portefeuille aussi stratégique que l’Éducation nationale ?
Les ministres généralistes : gestionnaires ou simples orateurs ?
L’idée de nommer des ministres généralistes, capables de parler sur tout sans réelle expertise, pose question. La politique moderne semble privilégier des profils polyvalents, capables de gérer des dossiers sans forcément en maîtriser les subtilités.
Cette approche pourrait être poussée à l’extrême :
- Un coach en motivation à la Santé ?
- Un joueur de Monopoly aux Finances ?
- Un influenceur TikTok aux Affaires étrangères ?
Si la compétence est secondaire, autant ouvrir le recrutement à toutes les bonnes volontés, non ?
Et si on poussait la logique plus loin ?
Vers une gouvernance où l’image prime sur le contenu ?
Le débat dépasse le cas d’Elisabeth Borne. Il interroge sur une évolution plus large :
- Le paraître remplace-t-il l’expertise ?
- Les décisions sont-elles guidées par des spécialistes ou par des communicants ?
- Un bon passage télé vaut-il plus que des compétences techniques ?
Une politique où l’image et la communication priment sur la maîtrise des dossiers risque de brouiller la frontière entre gestion sérieuse et improvisation opportuniste.
Conclusion : faut-il encore des experts au gouvernement ?
Le cas Borne relance une question fondamentale : la gestion des affaires publiques doit-elle être confiée à des experts ou à des profils généralistes rompus à l’exercice du pouvoir ?
Alors, chers lecteurs, réfléchissons ensemble. Si l’expertise n’est plus une priorité, faut-il revoir nos attentes envers ceux qui nous gouvernent ? Le débat reste ouvert.