Alexis Kohler, l’homme dont le nom était inconnu du grand public avant 2017, est devenu en quelques années l’un des visages incontournables – bien que discret – de la politique française. Figure clé du premier cercle macroniste, son influence dépassait largement les fonctions habituelles d’un secrétaire général de l’Élysée, au point d’être qualifié de « vice-président officieux ».
Enfance et origines : une discrétion alsacienne
Alexis Kohler est né le 16 novembre 1972 à Strasbourg, en Alsace, une région marquée par une forte culture administrative et européenne. Issu d’une famille de juristes, Alexis Kohler grandit dans un milieu intellectuel privilégié mais discret, loin de l’agitation médiatique.
Très tôt, il se fait remarquer par sa capacité à rester en retrait tout en observant précisément le monde qui l’entoure, une qualité qu’il cultivera tout au long de sa carrière. Peu d’informations personnelles filtrent sur son enfance, signe d’une discrétion maintenue jusqu’à aujourd’hui (Wikipédia).
Parcours scolaire : excellence académique typique des élites françaises
Après un parcours scolaire brillant à Strasbourg, Alexis Kohler quitte son Alsace natale pour Paris. Il intègre l’Institut d’études politiques de Paris (Sciences Po Paris), passage obligé pour ceux qui se destinent à l’administration publique ou à la politique.
Son excellence académique le conduit ensuite à l’École Nationale d’Administration (ENA), promotion « Averroès » (1998-2000). C’est là qu’il côtoie ceux qui deviendront d’autres figures influentes de la vie politique française, comme Fleur Pellerin ou Audrey Azoulay. À la sortie de l’ENA, il choisit le prestigieux corps des administrateurs civils à la Direction générale du Trésor.
Entrée dans la haute administration : le tremplin idéal
Alexis Kohler débute à la Direction générale du Trésor, où il gravit rapidement les échelons. Reconnu pour sa rigueur, il devient en 2010 directeur adjoint du cabinet de Pierre Moscovici, alors ministre de l’Économie et des Finances sous François Hollande. C’est là qu’il rencontre Emmanuel Macron, secrétaire général adjoint à l’Élysée chargé de l’économie sous la présidence Hollande
L’ascension au sommet : secrétaire général de l’Élysée (2017-2025)
En mai 2017, Emmanuel Macron, fraîchement élu président, nomme Alexis Kohler secrétaire général de l’Élysée, un poste stratégique qu’il occupe jusqu’en avril 2025. Il devient rapidement incontournable, concentrant un pouvoir inédit pour ce poste, au point d’être surnommé « vice-président officieux ».
Durant huit ans, Kohler pilote officieusement la politique économique, sociale et diplomatique de Macron. Son pouvoir dépasse parfois celui du Premier ministre, lui attirant des critiques pour l’opacité de son influence.
Retour au privé : Société Générale et nouvelles polémiques (2025)
Après huit ans au cœur du pouvoir, Alexis Kohler annonce en mars 2025 sa démission pour rejoindre la Société Générale comme directeur général adjoint, responsable notamment des fusions et acquisitions. Ce retour rapide au secteur privé relance les débats sur le pantouflage, pratique critiquée mais souvent utilisée par les hauts fonctionnaires français.
Vie privée : la discrétion jusqu’au bout
Alexis Kohler cultive le mystère sur sa vie personnelle. Marié et père de trois enfants, il préserve farouchement sa vie familiale, évitant toute exposition médiatique inutile. Sa discrétion contraste fortement avec son pouvoir réel, donnant une aura d’homme de l’ombre qui alimente son influence politique.
Alexis Kohler : symbole d’une République discrète mais puissante
Son parcours est emblématique d’une élite française issue des grandes écoles, puissante mais peu visible, où les réseaux comptent autant, voire plus, que les mandats électoraux. Alexis Kohler incarne parfaitement cette « République des conseillers » où l’influence réelle échappe parfois au contrôle démocratique.