L’ancienne candidate malheureuse de 2007, ex-ministre, ex-ambassadrice des pôles, ex-conseillère très écoutée (mais peu écoutée), et éternelle survivante de la gauche nostalgique, Ségolène Royal annonce officiellement sa candidature à la présidentielle de 2027, sous la bannière du Parti Socialiste. Oui, celui-là même qu’on croyait congelé dans les années Jospin.
Un come-back à la sauce PS : réchauffer les restes pour 2027
« Je suis prête », a-t-elle déclaré avec la même assurance que celle qui l’avait menée au débat de l’entre-deux-tours en 2007 face à Nicolas Sarkozy. À l’époque, elle parlait déjà d’ordre juste, de démocratie participative et de Smic revalorisé. En 2025, elle revient avec… les mêmes idées, saupoudrées d’un soupçon de « je vous l’avais bien dit ».
Cette annonce n’est pas une surprise totale : depuis plusieurs mois, Ségolène Royal multipliait les plateaux télé, les chroniques sur CNews et les petites phrases sur X (ex-Twitter), en parfait contraste avec l’hibernation prolongée de son propre parti. Il fallait bien qu’un nom connu réanime ce PS sous perfusion, entre une université d’été fantomatique et des scores électoraux à un chiffre.
Le PS, ce Titanic sans iceberg
Le Parti Socialiste, dont on pensait que l’unique programme tenait sur un flyer de bibliothèque municipale, voit en Royal une planche de salut. Après tout, mieux vaut une figure du passé que pas de figure du tout. Olivier Faure, toujours premier secrétaire en poste, a salué « une candidature forte », comprenez : une dernière bouée avant la noyade définitive aux prochaines présidentielles.
Mais derrière cette tentative de résurrection se cache un aveu : le PS n’a plus de relève, plus de dynamique, et semble puiser dans son musée pour remplir l’affiche de 2027. On parle tout de même d’un parti qui n’a pas eu de candidat en 2022, ou plutôt si : Anne Hidalgo, 1,75 %. L’équivalent politique d’un bug dans un sondage.
Analyse : entre mémoires et mémoirs
La candidature de Ségolène Royal, c’est aussi un choix de style. Une femme de caractère, imprévisible, tenace… mais aussi clivante, parfois confuse dans ses positions, et difficilement contrôlable. Elle s’est déjà déclarée contre les vaccins obligatoires, contre l’écologie punitive, contre l’alignement atlantiste — un positionnement très « hors sol PS », mais qui pourrait séduire une frange de l’électorat orphelin entre Mélenchon et Zemmour.
Certains analystes y voient une stratégie de rupture. D’autres, un baroud d’honneur avant la retraite. Et quelques cyniques, un joli tremplin vers une chronique permanente sur LCI ou une nomination au CESE.
Ce qu’il faut retenir :
- Ségolène Royal est officiellement candidate pour 2027, sous l’étiquette PS.
- Le Parti Socialiste mise donc sur le retour d’une figure connue plutôt que sur le renouvellement.
- Le positionnement de Royal pourrait créer des fractures internes entre gauche traditionnelle et gauche woke/écologiste.
- L’effet réel sur les intentions de vote reste à confirmer… ou à redouter.
FAQ
🔹 Le PS soutient-il officiellement Ségolène Royal ?
Pas encore formellement, mais vu le désert programmatique actuel, il est peu probable qu’une autre figure émerge.
🔹 Peut-elle séduire au-delà du PS ?
Elle pourrait attirer des déçus de la Macronie, des souverainistes light et quelques nostalgiques. Mais cela suffira-t-il ?
🔹 Quel est son programme ?
Encore flou. Mais les grandes lignes semblent être : souveraineté nationale, pouvoir d’achat, écologie raisonnable… et un zeste de revanche.