114 % du PIB, 40 milliards de plus en trois mois, et un gouvernement qui parle désormais « d’année blanche » comme d’un remède miracle. À ce niveau d’endettement, ce n’est plus une bosse budgétaire, c’est une montagne russe sans ceinture. Accrochez-vous : l’austérité revient par la grande porte, déguisée en comité d’alerte et feuille de route à venir.
Quand la dette s’envole, la communication plane
La France vient officiellement de battre son propre record de dette publique, atteignant 3 345,8 milliards d’euros à la fin du 1er trimestre 2025, selon les chiffres de l’Insee publiés le 26 juin. Soit une hausse de 40,5 milliards d’euros en seulement trois mois. Et pendant que le thermomètre grimpe à cause du réchauffement climatique, le baromètre de la dette explose, lui, à cause de décennies de budgets dérogatoires, de crises en série, et d’un goût certain pour le « quoi qu’il en coûte » devenu règle d’État.
En face, Bercy n’a rien trouvé de mieux que de réunir un « comité d’alerte », avec tous les ingrédients habituels : des ministres, des représentants sociaux, et une bonne louche de communication. Objectif ? Préparer le terrain à une série de mesures dites « impopulaires »… comprendre : impayables pour les Français moyens, mais supportables pour les très riches (toujours plus mobiles, fiscalement parlant).
Vers un budget 2026 sous surveillance électorale
Ce qui se joue n’est pas seulement une ligne comptable, mais un acte politique lourd de conséquences. Car à l’horizon 2026, il ne s’agit plus simplement d’équilibrer les comptes, mais d’éviter la défiance des marchés et surtout, une censure politique. Le gouvernement Bayrou, déjà fragilisé par l’échec des négociations sur les retraites, se prépare à faire voter un budget explosif. La note ? 40 milliards d’euros à trouver, selon les dernières annonces.
Et attention, pas question d’augmenter les impôts (du moins, officiellement) : l’effort sera réparti, promet-on, entre l’État, la Sécu et les collectivités. Traduction : tout le monde paiera, sauf ceux qui peuvent s’acheter des exonérations sur mesure.
L’austérité, ce mal nécessaire qui revient chaque quinquennat
Le scénario est désormais bien rodé. On commence par geler les dépenses. Puis on met en réserve les crédits. Enfin, on annonce que « la nation entière devra faire des efforts ». Ce jeudi 26 juin, Éric Lombard a lâché le mot de trop : 5 milliards d’euros à économiser d’ici la fin de l’année, dont 1,7 milliard sur la santé (parfait pour redonner le moral aux soignants et aux patients) et 3 milliards de crédits d’État non débloqués.
Mais ce n’est qu’un avant-goût : 40 milliards sont attendus dès 2026. Autant dire que les mesures dites « impopulaires » (c’est-à-dire impopulaires chez les électeurs, pas chez les technocrates) sont sur le pas de la porte, prêtes à rentrer dans la loi de finances. Et au menu : gels budgétaires, réformes silencieuses, recul des services publics… et sûrement quelques cadeaux de Noël pour les agences de notation.
Les conséquences ? Moins d’État, mais plus de com’
L’Association des Maires de France (AMF) ne s’y est pas trompée en qualifiant le comité d’alerte de « nouvel exercice de communication ». Car pendant que l’on parle d’efforts communs, les collectivités locales voient leurs marges budgétaires fondre comme neige au soleil. Et comme en 2024, il faudra choisir : entretenir une école ou refaire une route, mais pas les deux.
Quant aux ménages ? Entre hausse du coût de la vie, raréfaction des services publics, et crise politique latente en vue des municipales de 2026 et de la présidentielle de 2027, l’ambiance promet d’être… explosive. Mais rassurez-vous : le gouvernement ne prévoit pas d’augmenter les impôts, du moins pas ceux que vous voyez.