Guerre en Ukraine : Donald Trump menace de « passer à autre chose » face à l’impasse des négociations entre Kiev et Moscou

Entre lassitude stratégique et coup de bluff électoral, la diplomatie version Trump perd patience – et menace de tourner les talons. (source : RFi)

C’était la promesse-phare de sa campagne : mettre fin à la guerre en Ukraine en 24 heures. Trois mois plus tard, Donald Trump découvre que les conflits armés ne se gèrent pas comme une émission de télé-réalité. Vendredi 18 avril, depuis la Maison Blanche, le président américain a lancé un avertissement sans filtre aux belligérants : si les négociations de cessez-le-feu n’aboutissent pas rapidement, les États-Unis « passeront à autre chose ». Traduction : patience épuisée, priorité reprogrammée.

Ce message, qui résonne comme une menace voilée envers Kiev et Moscou, est venu amplifier les propos de Marco Rubio, le secrétaire d’État, qui avait lui aussi évoqué un retrait des efforts diplomatiques américains si la paix s’avérait « impossible ». Entre agacement sincère et stratégie de pression, Washington semble désormais vouloir tester la diplomatie par ultimatum.

Ultimatum diplomatique ou théâtre géopolitique ?

Trump, fidèle à son style, n’a pas mâché ses mots :

« Si l’une des deux parties rend les choses très difficiles, nous dirons simplement : vous êtes stupides, vous êtes des imbéciles, vous êtes des gens horribles, et nous passerons à autre chose. »

Cette déclaration, digne d’un tweet rageur recyclé en conférence de presse, illustre le changement de ton côté américain. Fini les nuances diplomatiques, place à l’agacement grandissant. Depuis le 1er mars, les États-Unis tentaient de faire accepter un cessez-le-feu inconditionnel, accepté par Kiev mais rejeté par Moscou. Un moratoire de 30 jours sur les frappes énergétiques avait ensuite été instauré… avant d’être dénoncé par le Kremlin comme « expiré ».

Une trêve qui s’effiloche, une posture qui vacille

Les États-Unis, qui avaient joué les médiateurs pressés, commencent à douter de leur rôle. L’annonce d’un possible retrait des discussions est-elle un réel désengagement ou un effet de manche visant à forcer la main à Kiev comme à Moscou ?

Car Trump n’a pas tout à fait claqué la porte. En bon stratège électoral, il reste flou, laissant à son vice-président JD Vance le soin d’envoyer un message rassurant : « Nous restons optimistes. » Une façon habile de maintenir la pression sans en assumer frontalement le coût politique d’un échec.

Les négociations reprennent, l’Occident retient son souffle

Américains, Européens et Ukrainiens doivent se retrouver la semaine prochaine à Londres pour un nouveau round de négociations. Mais l’ambiance est plombée : lassitude palpable à Washington, agacement à Kiev, rigidité à Moscou. Et au milieu, la guerre continue, avec son lot de victimes quotidiennes.

Dans ce contexte, la diplomatie américaine version Trump oscille entre bluff musclé et réelle fatigue. Reste à savoir si « passer à autre chose » est un simple effet d’annonce… ou une abdication déguisée.

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