Elon Musk, le milliardaire excentrique et fervent opposant à la régulation numérique imposée par l’Union européenne, fait encore parler de lui dans le cadre du Digital Services Act (DSA). Mais cette fois, ce n’est ni pour une fusée SpaceX, ni pour une déclaration tapageuse sur X. C’est Thierry Breton, commissaire européen au Numérique, qui l’a pris à partie en s’interrogeant sur sa légitimité : « Est-ce qu’il est élu ? Est-ce qu’il a un mandat ? ». Une remarque qui pourrait sembler pertinente… si elle ne révélait pas un paradoxe cocasse : Breton non plus n’a jamais été élu. Entre gouvernance technocratique et pouvoir des grandes fortunes, qui est vraiment légitime pour décider de l’avenir du numérique en Europe ?
🇺🇸 Thierry Breton critique @elonmusk : « Est-ce qu'il a un mandat ? Est-ce qu'il est élu ? Est-ce qu'il est passé devant le Congrès ? Non. »
— infos non stop (@ActusNonStop) February 17, 2025
M. Breton a été commissaire européen pendant 4 ans et 9 mois, sans jamais avoir été élu. C'est pour cela qu'il est invité dans les médias. https://t.co/H5ntMRzB8a
Thierry Breton face à Elon Musk : un duel sur la régulation numérique
Ancien ministre et grand patron reconverti en commissaire européen, Thierry Breton est un pur produit de la technocratie bruxelloise. Contrairement à un élu, il n’a jamais fait campagne pour obtenir son poste. Il a été nommé et non élu, conformément au fonctionnement classique de l’Union européenne, où les commissaires sont désignés par les États membres avant d’être validés par le Parlement européen. (source : BFMTV)
Son rôle est pourtant crucial : il est chargé d’imposer aux plateformes numériques des règles strictes via le DSA, censé protéger les citoyens des contenus illicites et de la désinformation. Mais pour Elon Musk, ces contraintes sont une menace directe à la liberté d’expression.
De son côté, le patron de Tesla et SpaceX incarne le capitalisme débridé. Lui non plus n’a pas été élu, mais son influence est mondiale. Son rachat de Twitter en 2022 (devenu X) a provoqué un séisme avec des licenciements massifs et une réorientation vers une liberté d’expression quasi absolue. C’est précisément ce qui agace Bruxelles.
Régulation numérique : le DSA, un contrôle ou une nécessité démocratique ?
Depuis l’entrée en vigueur du DSA en août 2023, l’Union européenne a intensifié ses actions contre les plateformes numériques. En janvier 2024, Meta et TikTok ont déjà reçu des amendes records pour non-respect des obligations de transparence et de lutte contre la désinformation. Musk, lui, refuse de se plier à ces règles.
Il a même laissé entendre que si l’UE durcissait trop la régulation, X pourrait quitter le marché européen ou restreindre certaines fonctionnalités. Une provocation assumée, qui alimente encore plus la tension avec Bruxelles.
Mais cette bataille pose une question essentielle : qui doit fixer les règles du numérique ?
- Les citoyens, souvent oubliés des décisions ?
- Les entreprises privées, qui innovent mais poursuivent des objectifs commerciaux ?
- Les États et institutions, qui veulent réguler mais risquent d’imposer une censure ?
Tensions entre Bruxelles et Elon Musk : la fracture de la régulation numérique
Ce clash révèle une fracture plus profonde entre Bruxelles et Elon Musk, illustrant les tensions croissantes sur la régulation des géants du numérique et la liberté d’expression en ligne. D’un côté, l’Europe veut imposer un cadre strict aux plateformes numériques pour protéger les citoyens. De l’autre, les entreprises américaines, portées par leur logique libérale, perçoivent ces restrictions comme une entrave à l’innovation et à la liberté d’expression.
Elon Musk pourrait très bien, dans un geste provocateur, restreindre certaines fonctionnalités de X en Europe ou investir davantage dans des solutions alternatives comme Starlink pour contourner les régulations européennes. De son côté, Thierry Breton et l’UE risquent de durcir encore plus les contrôles sur les contenus en ligne, au risque de renforcer les accusations de censure et de technocratie autoritaire.
En définitive, cette passe d’armes entre Musk et Breton illustre parfaitement le paradoxe de notre époque : alors que les institutions européennes revendiquent leur rôle de garantes de la démocratie, elles sont elles-mêmes dirigées par des technocrates nommés, et non élus. Une contradiction qui risque d’alimenter encore longtemps le débat.
Vous vous posez encore des questions sur ce duel ? Découvrez notre FAQ en cliquant ici : tout comprendre sur le DSA, la régulation numérique et l’affrontement entre Thierry Breton et Elon Musk. 👇
FAQ – Thierry Breton vs Elon Musk et la régulation numérique
Qu’est-ce que le Digital Services Act (DSA) ?
Le DSA est une régulation européenne visant à encadrer les plateformes numériques comme X, Google et Meta. Il impose des règles strictes contre la désinformation, les contenus illicites et les abus de marché.
Pourquoi Thierry Breton critique-t-il Elon Musk ?
Thierry Breton considère qu’Elon Musk ne respecte pas les règles européennes de modération des contenus sur X et critique son refus de se soumettre aux obligations du DSA.
Elon Musk peut-il désactiver X en Europe ?
Musk a menacé de retirer certaines fonctionnalités de X en Europe si les régulations deviennent trop contraignantes, mais un retrait total semble improbable pour des raisons économiques.
Qui est légitime pour réguler le numérique en Europe ?
Le débat oppose les institutions européennes (non élues directement) aux grandes entreprises privées comme X. Certains estiment que les citoyens devraient avoir plus de poids dans ces décisions.
Sources :