Jean Castex : de Prades à Matignon, puis à la RATP – L’itinéraire d’un technocrate infatigable

Jean Castex, un nom qui évoque à la fois la rigueur d’un haut fonctionnaire et la gestion millimétrée des crises politiques. De l’Élysée à la mairie de Prades, en passant par Matignon et aujourd’hui la présidence de la RATP, l’ancien Premier ministre a su naviguer entre les administrations avec une efficacité discrète, mais redoutable. Pourtant, son parcours est aujourd’hui assombri par une affaire judiciaire liée au détournement de fonds publics, que nous avons analysée en détail ici.

Qui est Jean Castex ? Origines et débuts en politique

Jean Castex naît le 25 juin 1965 à Vic-Fezensac (Gers) dans une famille modeste. Son père, instituteur, lui inculque une rigueur intellectuelle qui l’accompagnera tout au long de sa carrière.

Après un baccalauréat scientifique, il intègre Sciences Po Paris, puis l’École nationale d’administration (ENA) (promotion Victor-Hugo, 1991). Il se spécialise rapidement dans la gestion des collectivités locales et la santé publique.

Dès la sortie de l’ENA, il rejoint la Cour des comptes où il développe une expertise pointue sur la gestion publique avant d’être propulsé dans la sphère politique.

Jean Castex et son ascension politique : de Sarkozy à Macron

De l’ARS à l’Élysée : l’homme des collectivités

De 2006 à 2008, Jean Castex devient directeur général adjoint de l’ARS Midi-Pyrénées, puis conseiller technique chargé des hôpitaux et des urgences à l’Élysée. Il gagne la confiance de Nicolas Sarkozy, qui le nomme secrétaire général adjoint de la présidence en 2011.

Maire de Prades : un ancrage local stratégique

En 2008, il est élu maire de Prades (Pyrénées-Orientales) et y reste jusqu’en 2020. Il cumule également la présidence de la Communauté de communes Conflent Canigó (2015-2020), un choix stratégique qui lui permet de se rapprocher des territoires tout en conservant des connexions nationales.

Jean Castex, Premier ministre : gestion de crise et pandémie

Le 3 juillet 2020, en pleine crise sanitaire, Emmanuel Macron nomme Jean Castex Premier ministre, succédant à Édouard Philippe. Son rôle ? Gérer la sortie du confinement et instaurer le pass sanitaire. Il devient rapidement l’exécutant zélé du gouvernement, appliquant les décisions élyséennes avec minutie.

Son mandat est marqué par :

• La gestion de la crise sanitaire (vaccination, restrictions, aides économiques).
• Le déploiement du plan France Relance (100 milliards d’euros pour l’économie).
• Un style sobre et administratif, loin des figures charismatiques comme Édouard Philippe.

En mai 2022, il quitte Matignon, remplacé par Élisabeth Borne, et disparaît temporairement du paysage politique.

Président de la RATP : un défi à haut risque

En novembre 2022, il est nommé président-directeur général de la RATP. Son défi ? Redresser une entreprise en crise, entre grèves, pénurie de chauffeurs et retards massifs. Un challenge de taille pour un technocrate habitué à la gestion de crise.

Mais peut-on diriger la RATP comme on gère un gouvernement en pleine pandémie ? C’est la question que beaucoup se posent alors que les usagers du métro et du RER s’impatientent face aux dysfonctionnements répétés.

Enquête judiciaire : Jean Castex accusé de détournement de fonds

🟠 Février 2025 : une enquête qui bouscule sa présidence
Le 13 février 2025, Jean Castex est placé en garde à vue dans une enquête pour détournement de fonds publics et faux en écriture, liée à une aide économique accordée lorsqu’il était maire de Prades.

Il est relâché après 10 heures d’audition, assurant n’avoir rien à se reprocher. L’absence d’enrichissement personnel pourrait limiter l’impact juridique, mais cette affaire ternit son image.

Quel avenir pour Jean Castex après cette tempête judiciaire ?

Peut-il rester à la tête de la RATP sous le feu des projecteurs judiciaires ? L’exécutif observe prudemment, alors que la France entre dans une année électorale où chaque scandale politique devient un fardeau.

Jean Castex, habitué aux crises, saura-t-il encore rebondir ou cette affaire marquera-t-elle la fin de son parcours politique ?